1. |
Rester souverain
04:11
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J’aurais dû être député, juste pour quelques années,
Chaque semaine en TGV, regagner la grande cité,
Payé dix fois le SMIC, être une vraie pompe à fric,
Et profiter d’une retraite, anticipée, bien avancée, bien engraissée.
L’abolition des privilèges a-t-elle bien eu lieu ? Poudre aux yeux !
Ou n’était-ce que pur stratagème, pour bien calmer les gueux ?
Le Moyen-Age, on y est toujours en plein
Les miséreux, les smicards se crèvent pour presque rien
Pour une poignée de connards qui n’y changeront rien
A leurs avantages et leurs intérêts, et rester souverain.
J’aurais dû être sénateur, m’endormir dans l’hémicycle,
Ne pas me tuer au labeur, voter des lois et des articles.
Abuser tous frais payés, une secrétaire bien gaulée,
Et profiter de ma soubrette, sans demander, sans la violer et sans l’aimer.
Le Moyen-Age, on y est toujours en plein
Les miséreux, les smicards se crèvent pour presque rien
Pour une poignée de connards qui n’y changeront rien
A leurs avantages et leurs intérêts, et rester souverain.
J’aurais dû être président, fredonner toujours les mêmes serments,
Dire : “Avec moi ça va changer”. Mais je vais d’abord vous taxer.
Abuser du bien public, amnistier toute ma clique.
A la fin de mon quinquennat, dire c’est pas moi,
C’est c’lui d’avant, qui nous y a mis bien dedans.
L’abolition de l’esclavage a-t-elle bien eu lieu ? Poudre aux yeux !
On nous donne tout juste de quoi rester sage, et fermer les yeux !
Le Moyen-Age, on y est toujours en plein
Les miséreux, les smicards se crèvent pour presque rien
Pour une poignée de connards qui n’y changeront rien
A leurs avantages et leurs intérêts, et rester souverain.
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2. |
Prison de retraite
04:40
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Je ne viendrai plus chez toi
Une fois tous les six mois,
Pour remettre ta pendule
A l’heure d’été ou l’heure d’hiver.
Je ne viens déjà plus vous voir,
Une fois par semaine,
Récupérer la solde,
Lire le journal du dimanche
Et regarder avec vous une famille en or,
l’école des fans.
Je ne viens plus chez toi,
Le soir après l’école manger du chocolat,
Fouiller dans les placards à la recherch’ de p’tits gâteaux,
Et prendre la limonade ou du fromage au frigo.
- – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – -
Tu as d’abord commencé,
Par laisser le gaz ouvert,
Puis ensuite tu es tombée,
A plusieurs reprises par terre,
Alors on a essayé,
L’infirmière à domicile,
Une aide ménagère et la visite
Quotidienne de ma cousine.
Tout ça n’a duré qu’un temps
Et voilà que maintenant
Tu es devenue pensionnaire
Dans une maison de retraite.
Si tu savais comme je regrette
Que pour attendre ta mise en bière,
Tu vives en maison de retraite,
On n’savait plus trop que faire.
Mamie, mamée, grand-mère
Au milieu des grabataires
Dans cette prison de retraite
C’est pas tous les jours la fête.
Et encore tu as de la chance
C’en est une à taille humaine,
Vingt-cinq à trente congénères,
Enfin, ça dépend des semaines.
Parfois il y en a qui partent
Mais jamais ils ne retournent
Auprès des leurs chez leurs enfants
Dans le royaume des vivants.
Mamie, mamée, grand-mère
Au milieu des grabataires
Dans cette prison de retraite
C’est pas tous les jours la fête.
C’est courant et quand ça existe
Un directeur tyrannique
Une directrice pas très chic
Le personnel perd tout son zèle
Les infirmières en colère
Se trompent de rancoeur et exagèrent.
Ton mari on l’aimait aussi,
Parti avant toi, c’est ainsi,
Mais sa chance à lui,
C’est que toi pour lui, tu étais là,
Il a pu vieillir tranquille,
Chez lui !
Tu dis : « Quand même, j’suis bien ici »,
Et je te crois, mais à demi.
On est quand même bien mieux chez soi,
Si seulement tu étais chez le roi.
Ce n’est qu’un lieu où on attend,
Comme on peut, on tue le temps.
T’as pas souvent déménagé,
C’est ta dernière maison, tu le sais !
Mamie, mamée, grand-mère
Au milieu des grabataires
Dans cette prison de retraite
C’est pas tous les jours la fête.
Mamie, mamée, grand-mère
Même le jour de ton anniversaire
C’est pas le sourire de l’infirmière
C’est pas la vie au grand air…
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3. |
Mon p'tit déj'
03:06
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J’ai tant aimé, mon bol de lait
L’cérémonial des céréales
Mordues, croquées, ingurgitées
Ovoïdales ou en pétales.
Puis j’suis d’venu un cannibale
J’voulais mâcher des trucs salés
Steacks bien charnus, oeufs à la poêle
Et des gésiers plein le gosier.
Mon petit déj’, il est balaise
Je démarre pas si j’le prends pas
Si tu m’l'abrèges j’te colle un’ baigne,
Je t’envoie dans les fraises.
Je te bouffe les doigts si tu me crois pas !
Voulant un corps de Chippendale
Voilà qu’je mords du végétal
C’est comme si je mangeais que dâle
J’suis courageux, mais là, j’ai la dâle !
Autant jeûner, me direz-vous ?
Que déjeuner avec du chou !
Y a plus atroce, y a qui dort dîne,
On voit qu’tes os, t’as l’air maline.
Mon petit déj’, il est balaise
Je démarre pas si j’le prends pas
Si tu m’l'abrèges j’te colle un’ baigne,
Je t’envoie dans les fraises.
Je te bouffe les doigts si tu me crois pas !
Mais maintenant qu’on s’est trouvés
J’te mords, j’te sens, d’la tête aux pieds
Tous les matins, un gros calin
Ca remplace bien le beurre et le pain
C’est de l’amour qu’il me fallait
Et tes atours sucrés salés
Un vrai festin, un vrai régal
Et puis tes seins ! Là, je m’emballe…
Mon petit déj’, il est balaise
Je démarre pas si j’le prends pas
Si tu m’l'abrèges j’te colle un’ baigne,
Je t’envoie dans les fraises.
Et si tu me crois pas, je te bouffe les doigts !
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4. |
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Tu as d’abord commencé,
Par laisser le gaz ouvert,
Puis ensuite tu es tombée,
A plusieurs reprises par terre,
Alors on a essayé,
L’infirmière à domicile,
Une aide ménagère et la visite
Quotidienne de ma cousine.
Tout ça n’a duré qu’un temps
Et voilà que maintenant
Tu es devenue pensionnaire
Dans une maison de retraite.
Si tu savais comme je regrette
Que pour attendre ta mise en bière,
Tu vives en maison de retraite,
On n’savait plus trop que faire.
Mamie, mamée, grand-mère
Au milieu des grabataires
Dans cette prison de retraite
C’est pas tous les jours la fête.
Et encore tu as de la chance
C’en est une à taille humaine,
Vingt-cinq à trente congénères,
Enfin, ça dépend des semaines.
Parfois il y en a qui partent
Mais jamais ils ne retournent
Auprès des leurs chez leurs enfants
Dans le royaume des vivants.
Mamie, mamée, grand-mère
Au milieu des grabataires
Dans cette prison de retraite
C’est pas tous les jours la fête.
C’est courant et quand ça existe
Un directeur tyrannique
Une directrice pas très chic
Le personnel perd tout son zèle
Les infirmières en colère
Se trompent de rancoeur et exagèrent.
Ton mari on l’aimait aussi,
Parti avant toi, c’est ainsi,
Mais sa chance à lui,
C’est que toi pour lui, tu étais là,
Il a pu vieillir tranquille,
Chez lui !
Tu dis : « Quand même, j’suis bien ici »,
Et je te crois, mais à demi.
On est quand même bien mieux chez soi,
Si seulement tu étais chez le roi.
Ce n’est qu’un lieu où on attend,
Comme on peut, on tue le temps.
T’as pas souvent déménagé,
C’est ta dernière maison, tu le sais !
Mamie, mamée, grand-mère
Au milieu des grabataires
Dans cette prison de retraite
C’est pas tous les jours la fête.
Mamie, mamée, grand-mère
Même le jour de ton anniversaire
C’est pas le sourire de l’infirmière
C’est pas la vie au grand air…
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Fatabien France
Le projet Fatabien est né en 2010. Guitare et chant dans un premier temps. Minimaliste…
…ou presque : sur
scène, la guitare folk peut se voir accompagnée d’un cajon et d’une guitare électrique.
Quelques passages dans l’émission Viva la musica sur France Bleue Roussillon et quelques scènes dont la place Arago à Perpignan et le Capharnarhum à Béziers lors des scènes ouvertes.
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